12 jours

Un n-ième SPM houleux, un qui te fait te poser 3000 questions existentielles à la minute, que tu trouves ridicules après coup. Mais bon. Il est là, on l’accueille et on trépigne un peu en attendant qu’il se barre.

Là, je me suis demandé, combien de jours sur un mois je n’ai ‘rien’. Pas mal au dos, pas mal au ventre, pas mal aux ovaires, pas mal au crâne, pas de fatigue intense, pas de dépression, pas de colère, etc.

Combien ?

J’ai essayé de compter : 8 jours de SPM ultra stressée, ultra chiante, ultra pas raisonnable du tout.

3 jours de douleurs aux seins.

5 jours de règles dont 2 très douloureux avec flux très abondant.

2 jours d’ovulation très douloureuse avec fatigue intense et mal de dos handicapant.

puis le retour du SPM, dépressif cette fois.

Partons d’un mois à 30 jours, ça nous fait donc 30 – 8 – 3 – 5 – 2 = 12 jours.

12 jours où je n’ai ‘rien’. Où je suis ‘normale’, à la fois physiquement et moralement. C’est moins de la moitié du mois.

Dois-je me considérer comme une personne malade ? Non. Je pars du principe que dès le moment où tu inscris tes problèmes comme une caractéristique chez toi, ils prennent encore plus de place.

J’ai de l’endométriose oui. Mais je refuse d’être fichée malade.

La première raison c’est que je refuse la pilule qui, certes, supprime douleurs, règles et SPM mais me plonge dans un état dépressif encore plus handicapant au quotidien, anéantit ma libido et beaucoup de sensations vives. On pourrait dire ‘bien fait’ si on était un peu con.

Tu sais qu’il y a un remède, prends le ou alors ne te plains pas.

Justement, je ne me plains pas. La plupart des gens qui me fréquentent ignorent ma (mes) souffrance(s). Je ne me plains jamais. Même quand faire deux pas est un supplice. Quand mon mari a découvert l’intensité des douleurs d’endométrioses, il m’a dit ‘mais pourquoi tu ne demandes pas de l’aide quand tu souffres ?’. Je ne sais pas.

Ah si, je sais. Parce que je ne suis pas malade.

Je suis douloureuse, fatiguée, gonflée, hypersensible, parfois déprimée, mais je ne suis pas malade.

Je vis mes règles comme un fardeau depuis mes 12 ans. Je les vis comme la contrepartie de mon bonheur quotidien, la balance ‘bonheur / malheur’ nécessaire de la vie. Quand j’ai mal, j’accueille ma douleur comme un invité que j’aime pas trop mais qui, je le sais, finira par repartir.

Je sais pertinemment que je ne serai jamais correctement soignée, la recherche ira moins vite que ma ménopause. Mais je l’accepte. C’est une des rares choses que j’accepte sereinement. C’est une des rares choses qui est avec moi depuis autant d’années aussi. 25 ans de cohabitation, et même davantage pour le mal de dos. Ma mère m’a raconté que petite enfant, je souffrais déjà du dos.

Pour ça, je fais mon yoga tous les matins depuis bientôt un an, et c’est vraiment mieux. Je souffre bien moins.

Pour mes SPM, après des années à ne pas le faire, je vais suivre les conseils que l’on m’a donné concernant la naturopathie.

Et pour l’endométriose, je ne peux rien faire d’autre que la subir. Sauf que j’ai décidé de ne pas la subir. Elle est là, c’est une colocataire un peu pénible, mais elle est là alors autant faire avec.

Souffrir fait partie de moi, je sais souffrir et je n’ai pas envie de le dire à voix haute. Sinon je souffrirais trop fort.

5 commentaires sur “12 jours

  1. Je te rejoins totalement sur le yoga pour le mal de dos ! Le Pilates est très efficace également, notamment les mouvements « superman » et « swan dive » qui font travailler les muscles spinaux (les petits muscles placés de chaque côté de la colonne vertébrale). J’ai aussi des problèmes de dos depuis que je suis petite (suite à un accident de voiture) et clairement le fait d’avoir le dos musclé est la seule solution pour éviter les douleurs au quotidien et que je ne me retrouve pas bloquée régulièrement…
    Pour ton SPM, tu peux aussi aller voir un phytothérapeute. J’étais la première sceptique (j’avoue) mais ma soeur a eu un souci de thyroïde et avant de prendre des médocs un peu agressifs, elle est allée voir un phyto qui lui a remis ses hormones en ordre en quelques mois. J’étais impressionnée ! Il est aussi médecin, peut-être que ça aide. Il est en région parisienne, si tu veux ses coordonnées dis-moi 🙂

  2. Moi aussi la dernière fois je me suis fait cette réflexion que les jours par mois où j’étais libres n’étaient pas si nombreux… Je ne souffre pas d’endométriose pourtant, mais on est soumise à tellement de grands 8 dans le mois par nature! Pfiou… courage et j’espère que tu trouveras du soulagement.

  3. Un article court, lu il y a peu, m’a fait penser à vous. Pour dire qu’il n’y a pas de solution miracle pour le moment pour ce fichu problème d’endométriose. ça touche plus de 1,5 millions de femmes. Les traitements « lourds » hormones ou anti-inflammatoires existent mais faut se farcir les effets secondaires. Les femmes trouvent du soulagement dans les traitements doux, yoga, méditation, plantes…et aussi avec un régime alimentaire qui bannit viandes, produits laitiers, sucres, ce qui ressemble bcp au régime pour les personnes souffrant de polyarthrite, donc qui est sensé réduire l’inflammation. Mais bon, il est plutôt déprimant ce régime non ?

  4. Je viens de découvir votre blog, je trouve votre histoire extraordinaire et J’admire votre courage d’affronter la douleur, et en même temps je me dis que ça doit être très dure de vivre ainsi, je n’arrive pas à m’imaginer faire ça je crois que j’aurais pas tenue trop longtemps j’aurais pris des anti-douleurs. C’est vraie qu’il y a toujours le risque des effects secondaires mais faut vraimment du courage pour faire ce que vous faîtes. J’éspère que la médecine trouvera une solution à ce problème.

  5. Je me reconnais beaucoup dans ton témoignage. Quelque chose qui a beaucoup beaucoup aider à tous les points de vue pour moi, c’est la prise de magnésium. Presque plus de douleurs (tête, ventre, dos), des règles globalement moins abondantes (même si certains cycles sont quand même plus abondants que d’autres, souvent quand j’ai plus mal aux ovaires dans l’ovulation qui précède donc probablement dû à des kystes) et le moral est quand même plus stable avec moins de phases de (fatigantes) questions existentielles. Je prends un cocktail de magnésium pour varier les sources: citrate, malate, L-threonate et taurate à raison de 500 mg par jour. J’ai essayé de diviser par 2 la dose après 3 mois mais les symptômes sont revenus progressivement alors je suis revenue à la dose initiale et ça va de nouveau mieux. Ça me conforte dans l’idée que le magnésium me fait du bien. D’après ce que j’ai lu, il n’y a pas vraiment de risque à se supplémenter en magnésium, alors ça se tente !

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