C’est mercredi, c’est cinoche.
La semaine prochaine sort le film ‘Les Initiés‘, un film sud africain qui traite d’un rituel de passage traditionnel pour les jeunes garçons.
J’ai eu la chance de le découvrir hier soir et voici ce que j’en ai pensé, à froid (j’étais trop fatiguée hier soir, veuillez excuser mon manque de professionnalisme).
Alors, pour commencer, le film commence fort, il est violent d’emblée. Je trouve que ça nous a mis dans l’ambiance immédiatement et c’est pas mal sachant que le sujet est quand même sérieux et apparemment tabou en Afrique du Sud, du moins pour les personnes extérieures à cette tradition.
Le rite de passage permet aux jeunes garçons de revenir hommes. D’après le réalisateur, la plupart des hommes vivant dans cette région (dont je ne me souviens plus le nom) l’a vécu, donc c’est encore très encré dans la société actuelle.
Il y a un réel contraste entre le côté traditionnel de ce rite et la personnalité des personnages.
Le sujet de fond est en réalité l’homosexualité refoulée et cachée. Le fait qu’elle soit ainsi refoulée la rend passionnelle et parfois violente, et c’est ce qui fait le plus réfléchir finalement. Pour nous, enfin la plupart d’entre nous, l’homosexualité est courante et plus du tout problématique. Les gens sont libres ici de faire ce qu’ils veulent avec qui ils veulent (tiens ça rejoint mon article précédent d’ailleurs, dingue).
En Afrique du Sud, il existe encore de nombreuses barrières et le sujet est tabou. Un homme doit se marier avec une femme et avoir des enfants pour être accompli. Et c’est pas autrement.
Le film est très bien fait car il ne prend aucune pincette pour exposer les faits, les acteurs sont vraiment époustouflants. Le réalisateur nous a dit qu’un seul d’entre eux était un professionnel, ça ne s’est vraiment pas vu à l’écran, au contraire.
J’ai beaucoup aimé le côté brut et franc du film, même si il dépeint quelque chose qui me désolera toujours : l’absence de liberté d’être qui on est au fond.
Je vous le conseille vivement si vous aimez comme moi découvrir des cultures différentes et vous poser tout un tas de questions.
Par contre, petit bémol qui n’a rien à voir avec le film en lui même.
Le réalisateur à la fin du film s’est présenté comme un réalisateur de films ‘queer’. Moi j’avais pas l’impression d’avoir coché une case en le regardant. Et ça m’a profondément agacée, surtout quand un spectateur a ressenti le besoin de dire ‘je suis moi-même gay, merci pour ce film’, pour moi ça n’avait aucun sens. On s’en fout que tu sois gay gringo, tu fais ce que tu veux de ton corps. A force de souligner les pseudo différences, on alimente la discrimination.
Est-ce que quand on regarde une comédie avec des acteurs marrants on dit ‘je suis marrante moi aussi, merci pour ce film’. Nan mais sérieux quoi ? Voilà, je trouve ça insupportable.
Je me suis pas levée en disant ‘je suis hétérosexuelle, je ne vous remercie pas’.
Arrêtons de se foutre dans des cases bordel.
Voilà, c’est tout.
Le film sort le 19 avril.
Bien dit Emilie! J’apprécie ta façon de dire les choses sans en faire tout un fromage.
Merci pour ta réflexion finale.
A vouloir se présenter en se définissant par une préférence ou un certaine partie de soi pour appuyer un propos on s’enferme dans sa case on ferme le couvercle et on jette la clé… Pas hyper pertinent quoi…
Bravo à vous tout comme à cet homme de la fin…on ne le connaît pas après tout. Il doit avoir ses raisons de dire merci et de parler de son homosexualité .
Audrey, qui aime pas les cases non plus, voilà c’est dit aussi
oui il a sûrement ses raisons mais pour moi c’est du domaine de l’intime, ça ne nous regarde pas, c’est comme la religion, c’est son truc pas le notre. On ne doit pas se définir par nos caractéristiques sinon qu’on ne s’étonne pas d’être discriminé (bien que je sois totalement contre ce principe) !