I’m used to playing for grown-ups.

Devenir adulte.

Quand on est gosse on croit qu’il suffit d’avoir 18 ans pour être adulte.

Alors qu’à 18 ans, personnellement, j’en était bien loin. On est encore bien vert et surtout, rempli d’idées arrêtées sur tout et n’importe quoi.

Chacun devient adulte à un âge différent, selon son caractère ou les épreuves qu’il a traversé.

Pour ma part, je crois devenir adulte sérieusement depuis quelques années en me détachant gentiment de mon éducation. J’arrive à peser le pour et le contre entre ce qu’on m’a inculqué et ce que je pense moi. Je m’autorise à avoir un avis différent de celui de mes parents. Certains y arrivent très jeune ceci dit, mais est-ce sincère ou est-ce par pur désir d’opposition ?

Je n’ai pas fait à proprement parler de ‘crise d’adolescence’ étant très attachée à ma mère, pas du tout tête brûlée et totalement contre les expériences débiles genre se beurrer la gueule juste pour se beurrer la gueule. Je n’ai jamais fait ça, je n’en comprends d’ailleurs toujours pas l’intérêt. Je n’ai donc jamais eu de rupture avec mes parents.

Cela s’opère gentiment depuis que je suis mère je pense. Premièrement parce que j’ai maintenant mon propre foyer à gérer et que je n’ai plus l’énergie de m’occuper de celui de mes parents. Ce n’est d’ailleurs pas mon rôle n’est-ce pas ?

Je fais en sorte que rentrer chez moi soit une bouffée d’air frais et de tranquillité, et l’air de rien, ça prend de l’énergie.

Petit à petit, j’ai aussi arrêté de prendre les vérités de mon foyer d’enfance pour des vérités absolues. Rien que politiquement par exemple. Je m’autorise à ne pas penser comme je devrais, je m’autorise à avoir mes propres idées. Et ça me fait beaucoup de bien.

Grâce à mon chéri, j’ai aussi accueilli des nouvelles valeurs dans ma vie d’adulte, qui n’étaient pas forcément des évidences chez moi. On s’est mutuellement enrichis en faisant le tri dans nos éducations respectives. Et on transmet à notre fille nos valeurs, celles sur lesquelles nous nous accordons. On ne reproduit pas bêtement les schémas parentaux.

J’ai aussi adapté ma morale à ce que moi je pensais juste. Certaines choses que je fais ou que je crois pourraient choquer ma mère je pense, mais j’ai décidé que l’adulte que je suis avait sa propre morale.

Devenir un vrai adulte, au sens ennuyeux du terme (point de vue du jeune), ce n’est pas encore pour maintenant. Il est hors de question d’exclure la rigolade de ma vie, la légèreté, gambader avec ma fille sur le chemin de l’école, chanter et danser comme j’en ai envie. Bizarrement, c’est parfois ma fille qui ne veut pas que je sois cette adulte là. Mais peu importe, moi je danse.

J’ai du mal à me présenter comme une femme, je suis toujours une fille. Je ne saurais pas dire pourquoi, peut-être mon souci avec les trucs irrémédiables. A croire que quand je me qualifierais moi-même de femme, je ne serais plus du tout jeune, même un peu. Et ça me fait encore tout drôle quand on m’appelle madame, j’ai l’impression d’être une imposture ambulante.

Je tiens beaucoup à ma liberté, à ma légèreté aussi. C’est sûrement pour ça que j’avance très lentement sur le chemin de l’âge adulte en me débarrassant petit à petit des ‘acquis’ de mon enfance. Mais je suis heureuse de constater que depuis peu je suis vraiment la personne que je veux être. Je m’aime davantage, je deviens mon amie. Je prends de l’assurance et à part au boulot, je ne ressens plus le besoin de prouver quoi que ce soit.

Et vous ? C’est quoi qui vous a rendu adulte ?

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9 commentaires sur “I’m used to playing for grown-ups.

  1. Je pense que je suis devenue adulte quand ma fille bébé a été malade et hospitalisée et que j’ai du faire des choix pour elle, et quand j’ai perdu mon papa il y a quatre ans je n’avais plus de papa je n’étais donc plus une petite fille…

  2. Je pars tellement de loin que je suis assez fière de moi à ce niveau aujourd’hui. Je suis encore bien nonoche devant certains événements de la vie mais je me rends compte que j’évolue.
    Surtout depuis la naissance de mon fils. Je m’assume plus, je m’affirme, j’ose dire non, ce qui m’était totalement impossible avant.
    Comme je fais plus jeune que mon âge, je n’ai aucun problème avec le Madame. Là où certains trouvent que j’ai de la chance, perso je ressens surtout le fait que les gens me respectent beaucoup moins que d’autres qui ont mon âge (voire moins) et ça m’agace énormément. .. Comme justement maintenant je me sens plus adulte, j’en peux plus des « demoiselle », les « miss » ou les « jeune fille ». Je suis une maman, une femme, je m’assume. J’ai donc envie d’être traitée comme une adulte et pas comme une jeunette qu’on peut tutoyer, faire patienter, faire s’asseoir à la table la plus pourrie… Ce qui est ma réalité. En m’appelant Madame déjà je perçois dans ma relation avec certaines personnes du égal à égal et j’aime bien.
    L’étape la plus importante de ma vie de grande j’y travaille à fond en ce moment : avoir le permis. Ça serait tellement la classe de pouvoir chanter du Britney dans ma voiture !

  3. Ouah THE réflexion ! Alors je ne dois pas être encore adulte car je ne réfléchis jamais sur ce genre de sujet HAHA
    J’ai toujours osé dire le fond de ma pensée mais maintenant je réfléchis avant si ça en vaut vraiment la peine, c’est le plus gros changement de ma vie d’adulte.
    Je pense que j’ai pris en maturité depuis qu’on est devenu propriétaire je sais pas pourquoi peut être toutes les responsabilités qui vont avec mais je suis bien d’accord avec toi que je me sens aussi beaucoup mieux dans mes pompes, nous avons créé notre famille notre foyer et nos valeurs un peu des siennes un peu des miennes et tout roule !
    Y a 2 jours au boulot j’ai trouvé 4 coccinelles mon collègue m’a dit « ho bah t’as de la chance tu vas être heureuse » et je lui ai répondu qu’il pouvait les prendre que j’étais déjà super heureuse et remplis de bonheur
    Des bisous ma jolie !

  4. C’est drôle ce que tu dis sur « devenir adulte » au sens devenir « chiant », on me dit souvent que j’ai gardé une âme d’enfant et un côté « gamine » ou « garçon manqué » alors même que je suis trèèès loin d’être une casse-cou en jogging. Tout ça parce que j’aime jouer au foot avec mes enfants, les rejoindre sur le trampoline ou danser avec eux. Comme si une fois adulte tu n’avais plus droit de rire fort et de courir! On pourrait croire que c’est générationnel mais je pense que les étiquettes vont bien au-delà des générations!

  5. Je me retrouve complètement dans ce que tu dis ! A 35 ans et deux enfants, je commence tout juste à me sentir adulte, et seulement pour certains aspects (les mêmes que toi). C’est un sacré cheminement ! Et je suis et reste une fille, non mais 🙂

  6. Je suis comme toi, je me sens pas « femme » du tout, et j’ai aussi beaucoup de mal avec le « madame ». Je vais pourtant avoir 38 ans et j’ai une petite fille de 4 ans. Je comprends ton sentiment d’imposture, je crois que c’est notre génération, on va rester jeune très longtemps j’en suis sûre. Et dans 50 ans je t’imagine encore en train de danser et faire tes conneries dans des tenues colorées et pas du tout mémés, et fuck les mises en plis aussi!!!!!
    Virginie

  7. bonjour,
    j’aime beaucoup votre article qui fait écho en moi. j’ai maintenant 50 ans et j’ai longtemps été mal à l’aise avec la notion d’être une femme plutôt qu’une fille ; d’ailleurs, même encore, je n’aime pas qu’on m’appelle « Madame ». Je suis devenue adulte sans m’en rendre compte en m’acceptant telle que je suis, ne me préoccupant plus du regard des autres et aussi en m’épanouissant en tant que maman.

    Durant mon enfance et mon adolescence, j’ai porté sur les épaules toute l’angoisse et la maladie de ma pauvre maman. J’avais beaucoup de colère et de révolte en moi. J’ai trouvé l’apaisement en cessant de vouloir la changer.

    Suis je devenue sérieuse pour autant ? Si je suis très impliquée et responsable dans ma vie professionnelle, ma deuxième vie personnelle est régit par la bohème, sans prise de tête. Avec mon mari et nos grands garçons, nous vivons comme bon nous semble. Il y a beaucoup de gaité dans notre foyer et de légèreté.

    Nous avons le pouvoir d’être ce que nous voulons.

    Belle fin de journée.

  8. Devenir adulte est-ce:
    Prendre des décisions vitales pour ses enfants ?
    Faire face aux menaces humiliation de ses parents pour protéger ses propres petits ?
    Faire face aux abus et autres violences de son enfance pour protéger ses petits ?
    Tout comme toi avoir le pouvoir le droit de penser autrement que par le code d’éducation reçu et ainsi transmettre encore mieux de vraies valeurs de vie et non d’apparence ?
    Tout comme toi sauver et faire danser celle qui sommeille en nous pour notre survie morale psychologique ?
    Restons ces fabuleuses ….

  9. Moi j’ai eu l’impression de devenir adulte le jour où j’ai compris qu’il n’y aurait pas de déclic, que je n’allais pas me réveiller un matin et magiquement tout gérer et être raisonnable h24 🙂

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