Dream Big Little One

L’autre jour, j’ai pensé à une affiche que j’ai vu plusieurs fois sur internet, ou instagram, ou pinterest ou je sais plus quoi. C’était joli, ça disait ‘Dream Big Little One‘. Pour celles qui ne parlent pas anglais ça veut dire rêve en grand mon petit ou un truc poétique dans le genre.

Effet 1 : je suis touchée par la poésie de la phrase. En général, les gens normaux s’arrêtent là.

Effet 2 : je réfléchis à la phrase. Rêve en grand mon petit (ou petit, c’est pas moi l’artiste).

Mais ? Est-ce un bon conseil à donner à un enfant ? Ou même à une personne en général ?

De mon point de vue, pas forcément. Je vous explique.

Si tout un chacun se met à rêver en grand, de choses extraordinaires, de vies merveilleuses par leur aspect exceptionnel, combien dans le lot vont être déçus par la vie ?

Est-ce une bonne chose de rêver à des choses que l’on ne pourra jamais obtenir (sauf dans de rares cas) ? N’est-ce pas dénigrer la vie de tous les jours que de dire qu’il faut rêver en grand ? Et pourquoi la vie quotidienne ne serait-elle pas justement merveilleuse ?

Je suis de ceux qui trouvent le quotidien formidable. J’aime travailler, j’ai rien contre les tâches ménagères, je m’en fiche de n’avoir jamais fait le tour du monde. Je ne rêve jamais en grand. Parce que je n’aime pas être déçue. La déception et la frustration sont de réels freins pour moi, donc je n’envisage jamais que ce qui est possible.

Je suis contente d’un rien et je trouve que le quotidien que certains appellent avec dédain, la routine, est justement le truc le plus cool du monde. Alors oui, à condition d’avoir choisi son quotidien et les personnes qui le partagent avec vous. OK.

Je ne me souviens pas tellement de rêves que j’aurais eu enfant. A part me marier avec quelqu’un de cool, avoir des enfants (oui des, naïve j’étais) et une maison. J’ai rêvé d’être costumière de spectacle, mais en voyant que ce n’était pas pour moi, j’ai abandonné. Sans aucune tristesse. Parce que je suis pas du genre à soulever une montagne pour quoi que ce soit.

Je prends la vie comme elle vient, simple et faite de petites joies.

Et je trouve qu’on devrait apprendre aux enfants à se contenter de ce qu’ils ont les moyens d’obtenir et pas forcément leur enseigner que, par exemple, réussir sa vie c’est être riche.

Je suis pas du tout d’accord avec ça.

Ce que je souhaite à ma fille chaque jour c’est d’être heureuse tous les matins en se levant, d’être aimée et d’aimer en retour et de rire chaque jour. Je ne lui souhaite que ça. Et la santé évidemment.

Je suis souvent confrontée à la question ‘tu n’aimerais pas évoluer pour gagner plus ?’. Ma réponse est toujours la même : absolument pas.

Si ma fille rêve d’aller dans l’espace, évidemment je ne lui dirais pas que c’est idiot, mais entre nous, il y a peu de chances que ça arrive. Dois-je la laisser rêver de choses extraordinaires à ses yeux ou lui rappeler quotidiennement qu’être en vie, là où nous sommes et déjà, en soi, extraordinaire ?

Avoir une plus grosse voiture, une plus grande maison, partir en vacances à l’autre bout du monde ? Je vous avoue sans mentir que ça ne me fait ni chaud ni froid. Je m’en fiche. Parce que les vacances c’est quoi ? Deux semaines sur 52 ? Ne doit-on pas plutôt investir dans notre vie de tous les jours ?

Je trouve que ça faisait trop longtemps que je n’avais pas philosophé avec vous, j’attends avec impatience vos opinions.

Et merci d’être là au fait, vous rendez vous aussi mon quotidien extraordinaire.

15 commentaires sur “Dream Big Little One

  1. Rêver en grand, ce n’est pas forcément matériel? Il y a de grands rêves du quotidien, qui me semblent être les tiens: de la gentillesse, des sourires, du bonheur. Se dire que c’est possible, je trouve que c’est un grand rêve! Et le rêve, c’est une tension vers, un élan, pas forcément un aboutissement à tout prix.

  2. Et bien je te rejoins sur tous les points !
    Être en vie et savourer chaque jour est un beau cadeau et une petite merveille déjà.
    Après oui un peu de rêves de fait pas de mal mais souvent nous sommes rattrapés par la réalité alors il faut faire avec cette réalité qu’est le quotidien et ma foi c’est plutôt sympa.
    Un sourire, quelques bonheurs, aider quelqu’un dans la rue ou rire dans le tram et chantonner fort en dansant dans sa voiture: c’est une façon de rêver GRAND !
    ALORS POURSUIVONS !!!
    Merci pour ta philo du jour qui fait du bien comme tes chants et tout le reste !!!
    Belle journée beauté 😉

  3. Vu que tu parles anglais, il faut que tu regardes une vidéo sur youtube où Tim Minchin (comédien australien) parles de « 9 life lessons ». Et l’une d’elles est de ne pas avoir un « dream life » mais d’avoir des satisfactions tous les jours et de faire ce que l’on fait du mieux que l’on peut (il le dit mieux que moi). C’est assez inspirant.

  4. J’aime ta philosophie et la partage … tout faire pour être heureux avec ce que l’on a déjà c chouette je trouve . j’ai à peu près les mêmes aspirations que toi, oui mon boulot me va et n’ai pas forcément envie d’évoluer. Bcp de mon entourage trouve cela « louche » ou « malheureux » pour moi, mais moi ça me va et je suis heureuse ainsi (pas ou peu de pression, du temps libre, paye qui va bien : what else !). (+je me dis que l’herbe n’est jamais plus verte ailleurs). Il y en a qui cherchent toujours à « avoir / faire » plus ou mieux, bah ma foi tant mieux mais ils sont en général très angoissés de la life ces gens et ne profitent de pas grand chose ^^, des éternels insatisfaits.
    #vivonssimplevivonsheureux
    Merci pour ton blog (je me répète, même si je ne commente pas très souvent 🙂 )

  5. C’est exactement ça pour moi le bonheur!
    Un équilibre, des moments et des mots doux. Je suis comme toi, j’aime la routine et de temps en temps la casser avec pas grand chose, une petite sortie improvisée etc…
    Et ce n’est pas casser le rêves des enfants que de les ramener sur terre. Car ils l’apprendront tôt ou tard, il vaut mieux vivre à fond le présent plutôt que d’attendre un avenir incertain pour être heureux.
    Merci, belle soirée.

  6. Hello,
    Pour moi rêver ne se résume pas à avoir. Plutôt à vivre en cohérence avec mes principes. Il y a des choses dans ma vie qui ne me conviennent pas car j’ai l’impression d’être dans un modèle sociétal qui ne me convient pas vraiment (travailler à plein temps pour pouvoir avoir justement une jolie maison, m’acheter ce que je veux, ect.) Et en même temps je ne suis pas encore prête à abandonner ce confort matériel pour vivre plus proche de mes idéaux. Bref voilà mes réflexions de vie du moment. Pour revenir à ton sujet sur les rêves et les attentes, je pense que le désir est un moteur indispensable. Et qu’il faut un minimum d’ambition pour avancer dans la vie et réussir à se créer une vie agréable. Faire quelque chose qui nous plaît c’est indispensable. Il y a tellement de gens qui restent bloqué dans des postes qui ne leur conviennent pas et qui deviennent aigri. Je crois que c’est une de mes peurs, de mal vieillir… Bref ma fille aura les rêves qu’elle veut. Je voudrais surtout qu’elle grandisse en ayant confiance en elle et ses capacités. Sinon j’avais entendu une émission à la radio d’un psy qui parlait de la frustration justement. Qu’on vivait dans une société qui valorisait trop le plaisir, qui oubliait les contraintes et que ça faisait des enfants puis des adultes qui ne supportaient pas la frustration. Il parlait du fameux syndrome de la dépression du dimanche soir. Je peux essayer de retrouver son nom si ça t’intéresse. Bises

    1. Je vois ce que tu veux dire. Par exemple tu vois je n’ai pas du tout la déprime du dimanche soir je me réjouis autant d’un vendredi soir que d’un lundi matin. Et je n’ai absolument aucune ambition parce que les ‘projets’ me font peur et me paralysent. Je me contente de peu et et je suis à peu près contente tout le temps. Sauf quand je suis invitée chez ma belle-soeur ahah !

  7. Dans un sens, je suis d’accord avec toi. Je suis d’un naturel optimiste et les petits bonheurs du quotidien me nourrissent autant que les grands voyages. Et puis en même temps, je sais très bien que j’ai des tas de barrières phsychologiques, qui viennent de mon éducation, de ce qui « se fait » ou ne « se fait pas », que ma personnalité s’est affirmée seulement une fois que je n’étais plus chez mes parents, que je n’ai pas vraiment choisi mon métier mais que je suis allée là où on m’a dit d’aller. Et donc je ne veux absolument pas que mes enfants ressentent un quelconque blocage ou s’interdisent d’oser quelque chose à cause de la pression familiale/sociétale. Alors quand ils rêvent grands (genre je serai chanteuse), je leur explique qu’il y a peu de chances qu’ils y arrivent mais que si c’est ce qu’ils veulent vraiment, alors il ne faudra pas qu’ils renoncent.

    1. alors pour ce qui est de la pression sociétale, t’imagine bien que je ne la considère même pas. Je ne fais absolument rien dans les clous et ça ne me viendrait même pas à l’idée de prendre en compte les ‘il faut’. Donc je pense qu’implicitement, Nina grandit avec ça et c’est tant mieux !!!

  8. Je pense que rêver en grand permet de nous donner des forces pour changer de vie quand celle ci ne nous convient pas vraiment.
    Mon métier, et bien je ne sais pas trop si c’est ça que j ai envie de faire toute ma vie. Mais cela m’a demandé tellement d’année d’ étude que je n ose pas vraiment me l’avouer. Donc rêver en grand m’ aide à me projeter dans autre chose en attendant d’être prête à prendre ma décision.
    Belle journée.

  9. Je partage en grande partie ton idée du quotidien. Tellement même que c’était mon rêve le plus fou : un mari que j’aime et qui m’aime, des enfants, un boulot intéressant… j’ai eu le mari, le boulot avec pas mal d’efforts et quelques sacrifices mais j’ai mis plus de 10 ans à avoir mes enfants, 10 ans de lutte et d’obstination, de renoncements aussi puisque nous les avons adoptés. Et là, après même pas 3 ans de cette vie à 4 tellement souhaitée, mon mari ne m’aime plus et tout s’écroule… mon rêve était tout simple, rien de trop grand… mais encore trop grand pour moi… je trouve cela si injuste, je ne demandais pas la lune !
    Merci pour ta manière d’être, j’aime beaucoup te lire.

  10. C’est intéressant comme discussion.

    Je rebondis sur ce que dis Bobine sur l’éducation. En y réfléchissant mes parents ne m’ont jamais intimé de rêver, mais il y avait dans l’éducation qu’ils nous ont donné une injonction insidieuse à la réussite. J’ai grandi dans un environnement familial composé principalement de gens brillants, qui réussissaient à conjuguer réussite professionnelle, investissements associatifs et épanouissement personnel avec brio. Faire grand n’était pas un rêve, mais une réalité familiale vers laquelle nos parents nous poussaient à tendre. Jamais ils ne s’extasiaient devant nos prouesses enfantines, jamais de compliments, ni même de félicitations, puisqu’il ne fallait pas se contenter de l’acquis, mais viser plus haut pour sans cesse s’élever. D’ailleurs récemment dans un de tes postes tu soulignais l’intelligence de Nina car elle savait déjà lire, ça m’a bêtement émue, me renvoyant à la bienveillance parentale que je n’ai jamais connue. J’ai su lire à 4 ans, avais deux ans d’avance à l’école et pourtant mes parents m’ont toujours dit que j’étais une élève moyenne, naturellement j’ai aujourd’hui encore une inclination à la mésestime de moi-même.

    J’ai gardé de cette éducation, une insatisfaction permanente. Je ne dirais pas que j’ai des rêves petits ou grands, car ils ont trop souvent une connotation chimérique, mais des aspirations grandes. Elles me permettent d’aller de l’avant et de ne pas m’enfermer dans une routine. Pour autant je pense savoir être heureuse du quotidien et voir la beauté de tous les jours

    Ton discours est très axé sur les rêves matériels. Personnellement mon ambition professionnelle n’a pas pour finalité l’enrichissement pécuniaire, mais intellectuel. Une envie de deux semaines de voyage à l’autre bout du monde, ne m’apporteront pas de la satisfaction pendant leurs seules durées, mais m’enrichiront des années durant, de souvenirs, de découvertes de l’autre et d’apprentissages.

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