‘Tu verras, avec le temps ça ira mieux’.
Au début, la douleur vous anesthésie, je me demandais si c’était normal. Tout avait perdu son goût mais pour autant je n’ai pas plongé.
L’incrédulité ‘non ce n’est pas possible, pas elle, je ne peux pas y croire, elle était si forte’.
Puis la vie reprend son cours, un déménagement, un bébé, un nouveau travail, on croit que ça va mieux.
Et puis la colère un jour surgit, en regardant l’album photo, ou son portrait dans le bureau.
Non non non, je ne veux pas le savoir, elle n’est pas morte, ce n’est pas possible.
Elle ne va pas connaître ma fille ? Non non non, je n’y crois, ça ne se peut pas. C’est si injuste, je ne suis même pas une adulte encore.
Comment je vais faire sans ses bisous par milliers ? Qui va me dire que je suis douée maintenant ? Qui va me dire ‘je t’ai acheté du Coca, je sais que tu l’aimes, hein ma poupette ?’. Oh oui je l’aime, mais toi je t’aime encore plus.
Pourquoi quand je vais chez toi tu n’es pas là ? Elle est où ta pile de courrier ? Je ne sens plus l’odeur de ton café ? Et ta tasse ébréchée ? Qui l’a jetée ?
Et le tout petit plateau en métal du goûter ? ‘Moi je veux celui avec la danseuse Mémé’, mais à qui je m’adresse au juste ? Je dois me le préparer toute seule mon goûter …
Je n’arrive pas à le lire le nom sur la tombe, à côté de celui de Pépé. C’est flou. Pourquoi ils ont écrit ton nom ? Tu n’es pas partie, je n’y crois pas, ils m’ont menti parce qu’ils ne veulent pas me dire que tu es très malade. Ils m’ont dit ça pour ne pas que je me pose des questions.
On sait qu’elle s’en pose beaucoup Emilie des questions, on va lui dire ça.
En fait tu es en vacances ? Tu es retournée au Canada avec ta grosse doudoune jaune ? C’est beau là bas ?
Mais Mémé, j’ai une petite fille tu le sais ? Elle s’appelle Nina, tu l’aimerais infiniment puisque moi tu m’aimais comme ça. Moi entière avec mes défauts et mes qualités. Pas de reproches, quelques exclamations et beaucoup de rires. Je te faisais rire et c’était mon bonheur égoïste.
Il n’y a plus grand monde qui rit à mes blagues maintenant.
Ils ne m’ont pas dit que tu allais partir, apparemment ils pensaient que je ne pouvais pas l’entendre.
Mais j’aurais pu l’entendre, et au moins j’aurais pu te souhaiter un bon voyage.
Moi je reste ici, heureuse mais avec un vide.
Ils ont gravé Nicole. Je l’ai appelée Nina. 2 mois vous séparent. Je n’oublierai pas.
Oh la la, tu m’as encore mis les larmes aux yeux…
Avec tes mots, je comprends mieux ce que ressent mon père sur le fait qu’on ne connaisse pas nos grands-parents autrement que par ce qu’il peut nous en dire.
Des bisous ma belle
♥
rhoooo ça me file les poils de lire tout ça……et je voudrais te faire un câlin pour te consoler…..Nina va tellement entendre parler de ta Mémé qu’elle aura l’impression de la connaitre c’est sûr mais en attendant tu reste avec ce vide……pleins de bisous affectueux et de courage pour surmonter les moments de blues…….
Je suis touchée par tes mots. Ma grand-mère était malade, l’issue ne serait pas heureuse on le savait. Quand j’ai voulu annoncer à mes grands-parents que j’étais enceinte, j’ai scanné la photo de l’échographie que j’ai envoyée par courrier avec une lettre. La lettre faisait son voyage et ma grand-mère est décédée… sans savoir. A 2 jours près, elle n’a pas su que j’allais avoir un bébé alors qu’elle attendait depuis si longtemps… C’est triste, une vie en remplace une autre…
je t’embrasse.
c’est magnifique cet hommage !merci j’en pleure cest beau
Je te serre fort Emilie, très fort.
Moi aussi ça me file les poils de lire ce joli hommage… J’ai mis du temps, beaucoup de temps – mes garçons ont 10 et 13 ans – pour réaliser ce qui suit… La relation complice que j’avais avec ma mémé, mes enfants ne la comprennent pas. En fait ils l’ont malheureusement connue seulement diminuée par la maladie. Ils n’ont pas connu ma mémé telle qu’elle était… Telle que moi je la voyais… Pour des enfants il est difficile de s’imaginer une personne autrement que ce qu’ils voient effectivement… tout ça pour te dire que ta fille connaîtra ta mémé à travers toi et ce que tu voudras bien lui raconter! J’ai toujours beaucoup de peine à entendre mes enfants parler de ma mémé… Ils n’en ont malheureusement pas un souvenir lumineux. Mais au fond de mon cœur je la vois – moi – toujours espiègle et complice…
C’est tellement beau ce que tu dis sur ta Mémé….
Tu me fais pleurer…..
Je comprends le trouble si on ne t’a pas dis toute vérité…
Courage pour les moments de blues….
Quelle douceur dans ce message, tu as (eu) de sacrées femmes autour de toi, elles sont la vie et elles construisent ta vie. Ta Mémée, ta Mère, Toi, ta Fille, la vie…
ton post m’émeut beaucoup, car comme toi j’aime mes grands-parents infiniment! ils m’ont élevé et aimé et je peux très bien comprendre la peine qui est la tienne!
Tu ne pouvais pas lui rendre un plus belle hommage en choisissant le prénom de ta fille en pensant à elle!
Mes 2 enfants portent le nom de mon pépé et ma mémé, pour moi choisir un prénom est forcément synonyme d’hommage rendu à une personne admiré!
Bon courage pour surmonter ces moments douloureux qui remontent à la surface! je t’envoie un wagon de porte bonheur!
Courage Emilie, je suis de tout cœur avec toi. Je comprends, hélas, parfaitement ta douleur.
Il faut se dire qu’elles sont là, à chaque instant, dans chaque objet, dans chaque souvenir, dans chaque moment, même si leur absence est insupportable.
Des pensées…
(Je crois que je vais très bientôt venir rire à tes blagues. Courage.)
ici c’est ma Manou qui se faisait appeler Nina qui est partie sans connaître mes petits. Ma petite Mathilde s’appelle aussi Nina du coup (et m’a flingué le ventre comme son frère mais c est un autre sujet ;-). Et oui c’est ca, heureuses on est mais avec un vide. Merci Emilie et plein de belles choses à vous et votre famille (moi je commence tout juste à m y faire au fait que ma famille c est maintenant mon amoureux et mes deux trolls)
Bisou ma toute douce. Toi même tu sais. (j’ai mis trois jours à le lire ce billet! mais j’ai réussi!)
Tu me fais pleurer . C’est exactement ce que je ressens . Et tu sais quoi ? Ca me rassure un peu , parce que j’ai l’impression que le monde , le monde exterieur la , en dehors de mon petit coeur brisé , ce monde la , ne comprend pas ce que je ressens . Ce manque , cette absence en permanence , tous les jours ….
purée tu m’as fait chialer ma poule! c’est tellement beau, si vrai…
je t’embrasse
Comme je te comprend et ressens aussi ce vide…notre mémé nos fous rires, nos balades, … mes poupettes blondes!!!