Samedi 7h40, me voilà techniquement maman. Oui je dis bien techniquement car dans les faits rien n’est aussi évident. Je me suis faite à l’idée que j’étais chiante, que j’étais fantasque, que j’étais l’employée de l’année (ahah là je plaisante) mais être maman c’est un gros morceau.

Nina est partie avec son papa pour la toilette et les examens de routine. Moi je m’endors. Et surtout je ressens une profonde indifférence. Non mais, j’écris tout ça pour être honnête, ne soyez pas choquées. Je ressens davantage d’émotion quand il y a -50% au monoprix ou quand y a pas la queue à Space Mountain (ah Space Moutain, ça me manque tant). Elle revient dans son petit couffin avec une étiquette ‘je m’appelle Nina’. Elle est paisible, c’est chouette. Bon bon bon, et maintenant on fait quoi ? ‘J’arrive madame, on va la mettre au sein’. Euh ok …

La douleur, j’avais oublié (rapport à la maxi dose de la péridurale). Et là aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiieuuuuuuuuuuuuh ! Oui on m’avait dit que donner le sein ça fait mal mais on m’avait pas dit que j’aurais l’impression de recevoir des coups de couteau par milliers. Sympa. Je crois que ça va pas durer longtemps cette histoire, tant pis pour l’équipement que j’avais acheté, ebay mon ami me permettra de m’en débarasser (ainsi que des cadeaux moches, voir plus tard).

Nous montons dans une chambre en fin de journée, nous voici officiellement à la maternité. Pas le temps de poser mes affaires que toute la famille se raboule (mais comment ils ont su où j’étais ???) et là : cauchemar. Tout le monde jacasse, personne ne te calcule, tout le monde s’extasie devant le bébé, et toi qui était un peu plus aimée depuis que tu étais enceinte tu redeviens comme avant, tout le monde s’en fout de ta vie. Le premier coup dur c’est celui-là.

Je lance un avis à tous les gens de la Terre, quand vous allez voir quelqu’un à la maternité, souciez-vous de la mère ! Parce qu’après ça fait des traumatismes ! Parenthèse close.

20h fin des visites, tout le monde s’en va, ton mari aussi, dur dur. Nuit de récupération, ton bébé dort 7h de suite : QUOI ??? c’est possible ça ? T’y as cru hein ? Ouais ben fallait pas, ça dure pas.

Et puis le lendemain arrive, le ‘baby blues’ s’incruste dans ta vie et là tu pleures sans cesse, de gros sanglots t’envahissent, tu es toujours aussi indifférente à ton bébé et tu t’accroches à ton mari comme à une bouée de sauvetage, oui : tu es pitoyable.

T’es pas heureuse ? NAN. Voilà c’est dit.

Halte au cliché ‘on devient mère quand on est enceinte’ ou ‘nan nan c’est en accouchant qu’on devient mère’. Ah bon ? ben NAN. Trop pas (j’adore dire ‘trop pas’).

Les sage femmes t’apprennent la technique pour t’occuper de ton bébé, pas de souci, la technique ça me connaît, j’ai toujours eu 20/20 en dictée.

Je veux rentrer chez moiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. Ok ok madame, vous rentrez mardi. Yiha !

Entre temps j’ai abandonné l’allaitement, c’est vraiment pas fait pour moi.

J’ai cru que rentrer chez moi guérirait mes maux et que tout serait magique comme elles disent sur facebook les mamans ahuries. Et ben … trop pas. Je les hais, les garces.

Alors ça y’est vous avez accouché ? Oui c’est une fille, elle s’appelle Nina.