Cet article est dans ma tête depuis des mois, je le ponds enfin. Merci le confinement, épisode 56.
Je pense que j’ai toujours été victime du SPM mais je ne l’ai réellement su qu’il y a une poignée d’années. Sachant que j’ai eu mes règles à 12 ans imagine les années que j’ai passé à me croire dépressive, folle, mal entourée, trop ceci, pas assez cela, bref le calvaire. Couplé aux règles apocalyptiques, autant te dire que tu m’entendras jamais chanter à tue tête ‘être une feeeeemmme’ de Mimi Sardou tellement j’en chie.
BREF.
Après ma grossesse, mon corps m’a parlé 2000 fois plus fort qu’avant, la sensibilité que t’amène la maternité c’est quand même un délire. Quand t’es déjà sensible de base, bah tu chiales quand tu casses un verre en gros.
J’ai donc pris une application de suivi des règles, de l’ovulation etc quand j’ai pris conscience que les grosses engueulades à la maison ne venaient pas de notre couple, de moi, de lui mais du dragon qui m’habitait quelques jours avant les règles. Il en va de même pour les crises existentielles à mes amies, les crises de nerf parce que machine a dîné avec bidule et que j’étais pas invitée, bref, dla merde en boîte, qui s’évapore au moment où tu commences à saigner.
Exception : zéro SPM avant, et SPM pendant les règles = personne infréquentable. Celui-là il arrive pas souvent mais quand il se pointe, la fameuse phrase ‘t’as tes règles ou quoi ?‘ prend tout son sens.
Aparté : pourquoi les femmes se sentent offensées par cette phrase ? Mystère éternel. Je suis parfois une vraie plaie avant ou pendant mes règles, vraiment pas douce, vraiment pas patiente, parfois vraiment pas sympa (et puis je culpabilise à mort après), donc je n’ai jamais été offensée par cette phrase qui est, pardon mesdames, criante de vérité.
Aparté bis : certaines femmes ne sont jamais aimables et douces, là je peux rien faire.
Tout ça pour dire que j’ai beaucoup scruté mes dates de SPM, j’ai compté, j’ai vérifié pour justifier mes écarts d’humeur.
Résultat : c’était pire.
Il faut trouver la juste dose. Laisser couler le cycle et si un jour on sent un moins bien, un nuage gris, une sensibilité exacerbée, là seulement on regarde son appli. 99% du temps elle nous confirme que c’est hormonal. On prévient gentiment l’entourage et on essaye de ne pas succomber au dragon interne.
1% du temps (pour ma part), point de souci hormonal, juste mon stress (de merde) qui me fait me comporter comme une démente. Heureusement c’est pas souvent. Même si je dois te l’avouer, moi j’ai l’impression d’être gentille, douce et patiente mais apparemment il n’en est rien aux dires de mon mari et de ma fille. Alors soit ils sont mal habitués et ne savent pas ce qu’est une personne qui gueule, méchante et chiante, soit je suis vraiment cette personne. Faudrait mettre un caméra chez nous mais je penche pour la deuxième option.
Aparté : si une femme bien bien casse couilles pouvait venir passer une semaine ici pour les faire relativiser, je vous loge gratis. Casse couilles avec son mec (TU JOUES PAS A LA CONSOLE TU ME FAIS UN CÂLIN, TU SORS PAS AVEC TES POTES TU RESTES AVEC MOI, TU AS PISSE SUR LA CUVETTE ESPÈCE DE CONNARD – ce genre) et avec ses gosses (DÉPÊCHE TOI DE MANGER COMME CA TU VAS AU LIT ET J’AI LA PAIX, RANGE TA CHAMBRE SINON TU MANGES PAS, TU JOUES PAS A LA CONSOLE CA REND CON, TU MANGES PAS DE BONBONS TU VAS AVOIR DES CARIES, TU FINIS TON ASSIETTE Y A DES ENFANTS QUI MEURENT DE FAIM – ce genre)
Tout va mieux depuis que je n’ai plus les yeux rivés sur mon SPM. Comme une enfant de trois ans qui tape sa crise, ça ne passe jamais aussi vite que quand tu l’ignores.
On a fortement réduit le nombre de disputes incensées à la maison, quand je sens que je suis déraisonnable, je me tais, je me mets en retrait, et si c’est trop violent, je préviens ‘pardon mais je suis en SPM’.
Pendant ce confinement, nous en sommes au troisième SPM. Je compte une crise de larmes jusqu’ici, c’est tout. Etre bien chaussée, ça aide aussi. Si tu peux pas blairer ton partenaire de vie, je pense qu’en cette période, tu lui vois tous les défauts de la Terre.
Tout ceci pour vous dire que pour mieux vivre votre SPM, accordez-lui moins d’importance tout en gardant un œil sur lui quand même histoire de pas prendre des décisions radicales sous le coup des hormones.
J’ai 36 ans, cela m’a donc pris 24 années avant d’acquérir un semblant de sérénité par rapport à lui, je vous souhaite d’y parvenir plus rapidement.
Et comme je sais que vous allez me demander, mon appli c’est ‘mon calendrier‘ mais il en existe d’autres.
Et petite précision : j’ai un stérilet cuivre, donc aucune hormone par choix. Ne me conseillez pas les hormones, j’ai déjà répété maintes et maintes fois mon avis sur la camisole chimique.
Et vous ? comment ça se passe chez vous ?