Attention, âmes sensibles, cet article n’est pas tout joli. Je vais quand même essayer de le rendre drôle.
Parce que devant les choses auxquelles on ne peut pas échapper, il vaut mieux rester optimiste. Rions de ce que nous ne pouvons pas changer.
Oui, je vais te parler de règles et plus spécialement de syndrome prémenstruel.
Alors, pour tout te dire, je n’ai compris l’existence de ce phénomène qu’il y a peu (trop peu, quand on sait que j’ai mes règles depuis 20 ans) (dois-je organiser un blogo-event pour célébrer cela avec mes plus fidèles lectrices ? quel partenaire solliciter ??? mmmm laisse moi réfléchir, on s’en reparle).
Pendant de longues années, j’étais persuadée d’être dépressive chronique. Souvent j’allais voir ma mère, angoissée, effondrée. Elle me disait ‘ça va pas ma chérie ?‘ aussi gentiment que patiemment. Et moi je répondais en m’effondrant ‘non ça va pas‘. Larmes et morve. ‘Mais qu’est ce qui ne va pas ?‘. ‘Mais je sais paaaaaas‘. Re-larmes. Re-morve.
Puis ça passait. Puis ça revenait. Périodiquement. Tiens tiens.
Bon, alors vous dire que je n’ai pas été préparée aux épreuves féminines est un euphémisme. J’ai eu mes règles genre deux mois après ma GRANDE sœur et ma mère n’avait même pas eu le temps de m’expliquer le truc. C’est arrivé quand je dormais chez ma cousine, on a paniqué en chœur, ma tante m’a expliqué. Ma sœur m’en a voulu. Bref, j’avais pas trop le droit de demander vu que j’étais déjà pas trop dans ses petits papiers. Démerde toi cocotte. T’as mal ? Bien fait. Tu es en hémorragie toutes les deux semaines ? Pas de chance. ‘Moi j’ai jamais eu mal‘ qu’elle me dit encore aujourd’hui. Ouais mais moi j’ai des gros seins. La rationalité de la fille qui a ses règles est un concept flou.
Donc déjà, j’ai calé au départ.
J’ai appris par l’épreuve qu’on pouvait se vider de son sang aussi souvent qu’il y a de 1er du mois. J’ai appris dans la douleur que j’aurais mal toute ma vie, à m’en tordre, à m’en réveiller la nuit. Paye ta féminité poupée.
Donc, je suis dans la team ‘les règles : notre fardeau‘.
Depuis que je suis une maman, j’ai un stérilet du moyen âge qui AMPLIFIE le phénomène hémorragique. Si c’est pas super ça ? Donc je perds encore plus de sang qu’à 13 ans. Et j’ai toujours aussi mal.
Sauf que sauf que sauf que (il faut bien des points positifs), maintenant j’ai identifié le truc aussi relou voire plus qui précède la semaine de galère : le syndrome pré-menstruel.
Une amie me disait que parfois avant ses règles elle pleurait et puis ça passait d’un coup. Ah oui ? Étrange n’est-ce pas ?
J’ai cru longtemps que c’était Nina qui m’énervait trop et que c’était pour ça que je hurlais comme une tarée parce qu’elle avait mis de l’eau par terre … J’ai cru longtemps que mon mari pensait que j’étais une mauvaise mère parce qu’il me disait ‘tu peux lui lire l’histoire pour une fois ?’. J’ai cru tout un tas de trucs complètement cons, j’ai hurlé, pleuré, claqué la porte.
Et puis j’ai découvert je ne sais plus comment que toutes ces manifestations excessives de peine ou de colère étaient HORMONALES. Et j’ai appris à les contrôler, avec quelques ratés parfois (oui bon ben ça va hein, au moins je travaille dessus).
J’ai une petite application dans mon téléphone qui me dit quand je vais avoir mes règles (tous les 23 jours, merci la vie) et donc je SAIS que si la semaine précédente j’ai envie de me pendre c’est HORMONAL. Pour peu qu’il y ait des petits désagréments liés à la vie au même moment, c’est la grosse cata.
J’ai fait 6 mois d’acupuncture et de traitement pour me sentir mieux, ça marche plutôt bien même si je serais pas contre me refaire piquer de temps en temps pour calmer le dragon.
Mais ce qui est bien désormais c’est que mon mari est au courant du phénomène et accroît plus ou moins sa dose de patience pendant cette période.
Et miracle, quand on SAIT, tout passe mieux. Je ne crie quasiment plus jamais sur Nina, parce que de un ça sert à rien, de deux ça me rend malade et de trois, je sais qu’elle ne mérite pas du tout.
En revanche, si j’ai une source de stress (genre le ‘tresse-gate‘), c’est la fête des gros mots. Je transpire, j’hyperventile et je ne supporte même plus la musique (imagine !!!).
Les mecs se rendent pas compte de leur chance je crois, ils se plaignent dès qu’ils ont la gorge qui gratte … Je rêve qu’il existe un moyen de leur faire avoir les règles que j’ai moi, au moins une fois dans leur vie. Putain je crois que plus jamais j’entendrais ‘ah mais t’es pas super agréable en ce moment‘. Mais bordel !!! J’ai plus mal chaque mois que je n’ai eu mal en accouchant !!! Je perds autant de sang qu’une jeune mère. La cup tombe, elle TOMBE !
Alors ta gueule. Oui j’ai dit un gros mot.
Putain.