And who pays for that? Um… my… father.

Aujourd’hui j’ai lu tout un tas de choses sur facebook, instagram et compagnie.

Il était question de ‘mon papa ce héros‘, ‘mon papa c’est le plus fort’, ‘mon père c’est le plus beau’, ‘tous des salauds, sauf papa‘. J’ai trouvé ça beau, touchant même.

Parce que moi, je ne crois pas écrire ça un jour.

Mon papa ce n’est vraiment pas le plus fort, il n’arrive même pas à casser un carreau de carrelage.

Ce n’est pas un héros non plus, il n’a jamais sauvé personne, même pas lui-même. Ah si, quand j’avais 3 ans il m’a sauvée d’une chute dans la montagne en se jetant sur moi et en dévalant la pente avec moi pour que je ne me fasse pas mal. Je m’en souviens, je ferme les yeux et je ressens à nouveau les tourbillons et tous les cailloux. Alors, c’est vrai je l’admets, il a été un héros ce jour-là. Mais pas les autres jours.

Il n’est pas le plus beau, parce qu’il ne sait pas être heureux. Et les gens les plus beaux sont ceux qui savent être heureux. Il ne sait pas vraiment se réjouir ni dire qu’il est content. Par contre crier, il sait. C’est pas beau un papa qui crie.

Par contre c’est vrai, ce n’est pas un salaud mais à vrai dire, je n’en connais pas vraiment des salauds. C’est subjectif d’être un salaud. Comme tout d’ailleurs. Tout est une question de point de vue, d’échelle …

Je ne peux pas dire que mon papa accoure quand je ne vais pas bien, tout simplement parce que si je ne vais pas bien, c’est souvent à cause de lui. A cause de cette essence qui est la sienne et à laquelle je carbure. Cette essence d’une personne qui ne s’aime pas et qui s’éloigne petit à petit de la vie heureuse que sa mère aurait voulu pour lui.

Un jour j’ai dit stop, j’ai hurlé intérieurement que non, je ne serais pas une version féminine de lui. Non je ne perdrai pas tous mes amis un par un parce que je suis incapable de réagir de façon censée et raisonnable. Non je ne me retiendrai pas de dire à quel point je suis heureuse. Non je ne fermerai pas sur mes angoisses mais au contraire je leur botterai le cul bien comme il faut. Et j’ai réussi. Je ne suis plus lui en fille.

C’est une de mes grandes réussites, la preuve qu’on peut changer de caractère, la preuve que ‘c’est comme ça’, ça n’a aucun sens.

Et mon autre réussite c’est d’avoir choisi le meilleur papa pour Nina.

Ce papa-là il se met totalement entre parenthèses pour elle, il ne sait pas lui dire qu’il a mal au dos et qu’il n’en peut plus de la porter, il lui rapporte des surprises et est toujours partant pour une partie de ballon. Ce papa-là il regarde les dessins animés et ça ne le dérange même pas, il lui donne toute sa viande et crève de faim une fois qu’elle est couchée.

Alors évidemment, je ne suis pas d’accord avec tout ça mais peu importe, c’est ce papa-là que Nina a et elle l’aime à la folie. Nous sommes différents mais notre trio est chaque jour un peu plus heureux alors …

Je suis contente des souvenirs que l’on se créé tous les 3, car ils sont pour l’instant, tous heureux.

Bonne fête Papa, je t’aime malgré tous tes travers, malgré le poids que j’ai sur la poitrine quand tu ne vas pas bien.

Bonne fête mon chéri, tu es bien parti pour atteindre le niveau du tien, de papa.

fpères
Et nous l’avons bien gâté celui-là !

Chemise Babou – Tee shirt Kiabi – Carte Hema – CD de Marina – Porte clé fabriqué par Nina à l’école (le cadeau préféré de Papa Poule en Chef)

19 commentaires sur “And who pays for that? Um… my… father.

  1. Merci pour ce post. Je suis touché. On est une belle famille ça c’est sûr. Mais pour la perfection du papa, et tu le sais, je ne pourrais jamais être à la hauteur du mien et c’est vraiment objectif.
    J’en ai profité du mieux que j’ai pu mais malheureusement pas assez à mon goût. Il n’a pas pu voir pleins de choses que nous avons construit à 2 et maintenant à 3 mais je sais qu’il t’aimait comme sa fille. Je le voyais dans son regard et ce qu’il faisait pour nous a l’âge de 16/17 ans. Il voulait qu’on soit ensemble et qu’on construise quelque chose tous les 2. Lui se pliait en milles pour nous alors que moi je me plie en 4. Merci ma chérie pour ce message.
    Merci Papa d’avoir été le père que tu as été et de m’avoir fait comme je suis. Tu a été un homme grand et un père formidable. Je ne pourrais pas te ramener mais je pense à toi chaque jour depuis que tu es parti.
    Il y a des blessures dont on ne se remet pas et ton départ en est une. Je vis avec. Je ne t’ai jamais vu te plaindre même à la fin. Tu faisais tout pour nous préserver comme à ton habitude.
    Je t’aime Papa. Bonne fête

  2. oh ce billet me transperce ! J’aurais pu écrire ces mots sauf que je n’aime pas en parler. La fête des papas en Belgique n’est pas le même jour qu’en France et ça, quelque part, ça m’arrange bien…

  3. Merci pour ce post.
    Toute la journée d’hier j’ai eu l’impression d’être la plus vilaine des petites filles car je n’avais pas envie d’écrire « mon père ce héros » en statut facebook.
    mon père je l’aime comme il est mais je suis aussi lucide sur tout le mal qu’il m’a fait.
    D’ailleurs c’est bien simple il a réussi à m’engueuler quand je l’ai appelé pour lui souhaiter une bonne fête des pères.
    Alors comme toi je suis heureuse de me dire que mon fils a le meilleur père du monde et que même avec mes casseroles j’ai construit un foyer où nous sommes heureux et bienveillants.
    La bienveillance c’est la clé.
    ( et puis le commentaire de ton mec m’a tiré une larme en plus)

  4. Waouh…..
    Que ce soit ton message… ou la réponse de ton amoureux…. vous êtes de belles personnes!! vraiment!
    La fête des papas chez nous n’a (malheureusement…) pas lieu d’être…

  5. C’est fou, j’aurais pu dire de mon père quasi tout ce que tu dis du tien. Et pareil pour la peur de devenir lui en femme. Mais hier, malgré le fait que je lui en veux de ce qu’il n’a jamais été vraiment un père et encore moins un bon père, je lui ai quand même souhaité une bonne fête…

    1. Moi aussi je lui ai souhaité une bonne fête. Je ne peux quand même pas dire que c’était un mauvais père parce que finalement même si on a beaucoup souffert, le plus malheureux dans l’histoire c’est lui … Je me dis que plus le temps avance, plus il perd son temps à se morfondre et quand il sera trop vieux il regrettera (ou pas d’ailleurs). J’ai la chance (et la malchance) de beaucoup m’analyser et donc je peux corriger ce qui ne va pas avant d’avoir ne serait-ce que l’once d’un regret. Je suis sûrement pas facile mais au moins je suis capable de remise en question, chose impensable pour mon père …

      1. Te voir faire preuve de tant de recul, de courage et, finalement, de bienveillance me laisse sans voix. Juste merci de montrer que oui, on peut être plus fort que ses parents, et que oui, on peut rendre ses propres enfants heureux sans l’avoir été forcément tous les jours.
        C’est un joli pied de nez à la vie non ?!

  6. Pas facile d’avoir un papa qui ne sait pas être heureux, et qui réclame d’être le centre de l’attention… je comprends ce que tu dis et j’aurais pu écrire presque la même chose. Pas facile non plus de se libérer de cet héritage d’angoisses, et d’accepter de vivre pleinement le bonheur présent ! Mais avec une petite fille aussi merveilleuse et un choix de papa judicieux, c’est carrément faisable en fait !
    Merci de ce billet !

  7. Vous arrêtez d’être émouvant la Yeah Yeah Family? 🙂 Très beau post. Et félicitations pour ce travail sur toi-même. C’est très difficile de se changer et impossible de les changer.

  8. Sans plomber l’ambiance hein, la fête des pères je ne connais pas , j’ai pas de papa (ce qui ne m’a pas empêchée d’être émue par ton post), mais ce TEE-SHIRT DE BREAKING BAD je le kiffe !!!! Et tu as raison de te créer TA famille (amoureux/enfants/potes), celle d’où on vient ne doit pas être une fatalité.

  9. TROP émouvant ce post la yeahyeah !!
    Et la réponse de ton amoureux…trop trop chou !
    Bisous les amoureux, tu as un super mari et une super petite fille, c’est ça qui compte le plus du plus ! Ca vaut de l’OR !!
    Plein de bisous ma poule !!

  10. Même ressenti pour moi. C’est diffcile de se construire face à quelqu’un comme cela mais tu as réussi. Tu sembles pleine de vie et ton blog le prouve.
    Je vous souhaite encore plein de bonheur à tous les 3.

  11. très joli texte..
    Et, oh la la, je suis trop jalouse du tiche breaking bad, j’aurais voulu trouver le même pour le papa de la maison!

  12. Ton post me parle tellement … tu sais parfaitement choisir les mots. Mon père n’est pas un héros, je ne lui demande même pas d’en être un, un papa aimant aurait largement fait l’affaire. Je ne l’ai pas contacté pour la fête des pères, je n’ai plus l’énergie de me battre contre des moulins à vent. Les migraines qu’il me laisse après chaque discussion ou plutôt chaque débâcle, sont lancinantes et douloureuses comme notre relation. Je crois que je ne l’aime plus, je ne me sens plus obligée de l’aimer. Et ça fait du bien. J’aime le papa de ma fille de tout mon coeur et il m’aime en retour. Cet amour comble le vide du père sans état d’âme. Je ne crois qu’en l’amour. LOVE IS ALL! (instant hippie hippie yeah!)

  13. Je viens de pleurer …. Toutes les larmes de mon corps …. Ces hommes formidables , Ces papas qui sont partis existent à travers nous , à travers ce que nous sommes devenus grâce a eux … Ce sont des moments douloureux mais maitenant je suis certaines de ce que je veux transmettre à mes enfants ! L amour , la joie , le partage et l’envie coûte que coute de se battre pour être heureux !

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