L’autre soir, j’étais en train de faire l’ourlet sur le kimono de Nina et j’ai été frappée.
Je suis une mère.
Jusqu’à présent, j’avais l’impression d’y avoir échappé. Pourtant elle a 6 ans …
Oui bien sûr, on a eu des difficultés, surtout moi, quand elle est née. La dépression et compagnie. En sortir puis se reconstruire, moi d’abord, puis elle, puis nous. Apprendre à faire des câlins, apprendre à apprécier.
Puis l’évidence, sur le tard. L’amour fou et l’envie de rentrer du travail en courant pour arriver vite à l’école.
Mais jusqu’à présent, j’avais le sentiment d’être juste une maman. Enfin non, SA maman. Celle qui fait des câlins, qui coiffe les cheveux, qui met de la musique dans la maison et qui fait le lit. Une maman d’amour.
Malgré les périodes parfois difficiles, ses phases à elle, mes phases à moi, mes hauts et mes bas, mes jours dragon et les engueulades avec papa, j’étais sa maman d’amour.
Pas de contrainte, ou presque. L’école et le cours de gym mais le temps à la maison c’était que pour profiter.
Et en cousant ces ourlets, j’ai le sentiment d’être devenue une mère parmi tant d’autres. Une parmi toutes celles qui attendent la sonnerie devant l’école. A croire que j’avais l’impression d’être une intruse avant. Y a de ça.
Tout est venu d’un coup et pour une fois, je n’ai pas paniqué. Le judo et les devoirs, l’autonomie et la porte fermée quand elle joue. Elle met la table et se rebelle parfois. Mais elle continue à pleurer quand elle se fait mal. Je me souviens que je me suis sentie grande la première fois que je suis tombée et que je n’ai pas pleuré.
Elle a grandi et moi aussi.
Mais je crois que je n’étais pas prête pour la claque.
Je ne suis jamais prête de toute façon, à toujours attendre que la vie fasse son boulot. Comment tu veux te préparer de toute manière ? On m’a dit ‘tu verras, maintenant dès 9 ans ils sont ado’. Au secours. C’est dans trois ans. J’ai beau me préparer mentalement à l’ouragan hormonal de mon enfant, je sens que quand ça va arriver, je vais pas être tranquille. Je dois déjà gérer mes hormones à moi !!!
Peut-être que si j’avais 3 mioches, j’aurais même pas le temps de me poser toutes ces questions. Mais au fond, je crois que je suis un peu maso et que j’adore me torturer le cerveau.
Mais en fait ? Vous avez compris ce que je voulais dire ???
Ahah je l’aime trop.
Avec l’entrée au CP les enfants font de gros progrès et ont l’air de vieillir d’un coup ! J’ai le même sentiment avec ma fille unique qui vient d’entrer au CP, elle a tellement mûrit en peu de temps, l’adolescence m’effraie aussi mais nous avons encore quelques années à profiter avant le tsunami !
Je n’ai jamais commenté sur un blog, mais je trouve ce texte tellement juste que je ne peux pas m’empêcher de le faire pour toi. Tu écris très bien, et tes mots résonnent vraiment chez moi.
Merci !
Oh merci. Je le trouvais un peu bancal mais il est sorti tout seul …
J’ai fêté mes 30 ans il y a peu. Ma mère m’a dit « ma petite dernière vient d’avoir 30 ans ! 30 ans !!! » !
tu vois tout est relatif 😉
le temps qui passe, les enfants qui grandissent, les parents qui vieillissent, tout ça tout ça ! c’est l’histoire de la vie, le cycle éternel !
mais je crois que quand même le passage au CP c’est une petite claquette pour toutes les mamans !
allez, hakuna matata, on a encore la vie devant nous ♥
Je crois que ton texte fait écho à quelque chose que j’ai ressenti moi en devenant mère pour la deuxième fois. Je n’étais plus juste SA maman comme tu dis, mais LEUR mère.
J’ai adoré et détesté ça à la fois.
Parfois l’époque où j’étais « juste » sa maman me manque. La relation qu’on avait alors … ça me fait du bien de lire (même si je le sais, mais entre savoir et réaliser …) qu’elle aurait forcément évolué, même si on n’avait pas joué au chamboultout en ajoutant une personne dans notre famille.
Oh mais, j’ai eu la même sensation quand j’ai emmené mon fils à l’école pour la première fois.
Parce que avant, c’était encore dans le domaine privé, je le gardais à la maison. J’étais la maman de Hugo, pour ma mère, ma famille, mais pas pour les autres.
Et ce jour-là, je me suis sentie comme « sa mère ».
Et pour ma fille, idem, c’est quand je l’ai emmenée à la crèche…bim !
Alors je comprends ce que tu veux dire (enfin je crois :o) )
Oh oui ça me parle et je comprends à 100%.
J’ai de temps en temps des moments de lucidité comme où « je réalise » que JE SUIS MAMAN BORDEEEL. Je l’ai été une première fois bien sûr lorsque j’ai mis au monde mon fils mort-né. Mais c’est avec ma fille que je partage toutes ces premières fois, tantôt joyeuses tantôt plus douloureuses ou difficiles et des fois je ne percute pas que c’est bien moi qui vis tout ça, qui fait avec ma fille des choses que je me souviens avoir fait petite avec ma maman ! Ou lorsque l’on m’appelle « la maman de C. » à la crèche ou à la gymn
Je comprends tout à fait et même avec trois nounettes et bien je me pose ses questions garde partagée et famille recomposée le vélo pédale parfois dans la semoule sans avoir de réponse et puis parfois la clarté apparaît. Parfois la gorge se noue et ensuite le flot léger de la vie reprend son cour…c’est pas simple d’être maman mais tellement enivrant…
Et puis c est bien le temps qui passe on grandit on grandit ensemble c est beau …
J adore votre ou ton blog je le suis depuis des années au moins 7 ans je m ‘exprime peu mais j adore merci et longue vie.