L’enfant cafardeuse que j’étais est aujourd’hui une maman cafardeuse.
La différence c’est que je sais détecter cette angoisse que j’appelle moi ‘le cafard’, l’accueillir, et la chasser aussi rapidement que possible. Et quand elle s’installe patienter jusqu’à son départ.
L’avantage, c’est que j’ai les outils pour venir en aide à mon enfant cafardeuse.
Depuis 2019, Nina a ce qu’elle appelle elle ‘des petits tracas’ ou depuis peu des ‘coups de mou‘.
J’ai eu l’idée d’inventer l’histoire de Koudemou quand cela lui arrive.
Avant toute chose, j’ai noté vaguement sur un calendrier quand arrivaient ces ‘coups de mou’ mais ils ne s’inscrivent pas nettement dans un cycle donc pour moi ils relèvent vraiment du cafard auquel j’ai toujours fait face (encore aujourd’hui).
Voici donc l’histoire de Koudemou.
Koudemou est un invité triste, qui plombe l’ambiance. Il habite ailleurs, dans une maison très certainement triste à l’ambiance morose.
Parfois, Koudemou rend visite à Nina, mais il n’est jamais invité. Evidemment, il plombe l’ambiance. Il avale les sourires et la légèreté, et reste là, planté, toujours dans le passage. Koudemou est tellement présent, que parfois il fait pleurer Nina. Ce qu’il préfère c’est l’accompagner à chaque fois qu’elle va dormir ailleurs qu’à la maison. Ah ça, il est toujours là quand elle va dormir chez un copain ou chez grand-mère, il ne rate jamais le rendez-vous.
Souvent, il se fait discret la journée, et le soir, il se plante là et dérange Nina. Il a faim le soir, alors il lui mange sa légèreté d’enfant et lui enlève parfois aussi de sa couleur.
J’ai confié à Nina que Koudemou n’habite pas chez nous. Nous ne l’avons jamais invité. Pourtant, parfois, il entre sans frapper et s’impose sans que nous ayons notre mot à dire.
Je lui ai aussi confié qu’il ne faut jamais affirmer ou décider des choses importantes quand il est là. Il aimerait trop ça, et puis ça ne le regarde pas.
On attend qu’il parte pour prendre des décisions importantes, et on signale sa présence aux autres pour qu’ils sachent que ce qui arrive quand Koudemou est là n’est pas le reflet de la réalité.
Parce que chez Nina, il fait beau, il y a des rires, de l’amour, de la musique et des jolis dessins accrochés au mur. Chez Nina on pleure quand on se fait mal ou quand on est triste, mais on ne pleure pas sans raison. Sauf quand Koudemou est là.
D’ailleurs, quand il arrive, le signal retentit ‘Nina est triste pour rien‘.
Encore un sale coup de Koudemou.
J’ai demandé à Nina hier, quand Koudemou s’est couché avec elle, de lui raconter pourquoi sur sa maison à elle il y a des petits coeurs.
Elle lui a raconté mais il n’a pas tellement écouté, alors elle a pleuré un peu pour le chasser, et cela a fonctionné.
Koudemou a souri et il est rentré chez lui.
A bientôt Koudemou. Tu n’es pas le bienvenu mais tu ne nous fais plus peur. Parce qu’on te connait bien. Depuis le temps que tu traines ici.
Ici aussi il vient squatter mais il n’avait pas de nom et on croyait qu’il faisait partie de la maison. Grosse erreur, merci d’avoir mis de si jolis mots et toute cette poésie dans ces tracas qui peuvent facilement gâcher la vie!
Petite larmichette…
C’est une très bonne idée que tu as eu.
Courage ♥️
très touchant ! Bravo d’avoir trouvé cette histoire !!
Tu es géniale Madame Yeah Yeah ! Camille vient de découvrir Koudemou, en tout cas il m’en a parlé pour la première fois la semaine dernière à 7 ans et demi …je crois que cet article de blog va m’être bien utile …Merci !!
Une beauté cette histoire
Bravo
superbe idée et joliment racontée
Mais elle est super cette histoire : il ne vous reste plus qu’à trouver un éditeur !
Moi aussi je le connais Koudemou, il est là depuis si longtemps qu’il est mêlé à mon identité, j’ai beaucoup fuis pour que personne ne sache qu’il existe mais il est tellement imposant que les gens le voit quand même, et ça ne les rend pas bienveillant. Bon courage à vous !