Dans une semaine Nina aura 2 ans.
Comme l’année dernière, je cogite à l’approche de cette date. Je repense à tout ce que j’ai fait bien ou mal, et aussi à ce que je n’ai pas fait …
Aujourd’hui, je ne peux pas m’imaginer ne pas lui faire de câlins, de bisous, c’est instinctif. Ce fameux instinct dont on nous parle comme une évidence. Mais quand Nina était tout bébé, je ne lui faisais presque pas de câlins parce que je n’y arrivais pas. Je ne savais pas la consoler, je ne savais pas profiter de son âge. Et maintenant, comme une imbécile, je suis remplie de regrets.
Je m’en veux de l’avoir laissé pleurer au lieu de la consoler. Je m’en veux de ne pas avoir profité de mon congé maternité parce que j’étais rongée par mes angoisses. Je m’en veux de n’avoir pas vu que je n’étais pas la seule à souffrir.
Seulement voilà, je ne peux rien y changer, et je crois que chaque année ces regrets referont surface accompagnés de nouveaux.
J’espère que Nina aura une belle vie, qu’elle sera équilibrée malgré tout. J’espère qu’elle continuera sur sa lancée, elle qui a tout le temps envie d’apprendre, qui écoute avec intérêt et qui refait les gestes à la perfection. Elle qui récite ses livres dans son bain avec son petit accent antillais. Elle qui fait sa petite tête bizarre quand elle est trop contente. Elle qui croit que tout est ‘zaune’ et qui compte tout le temps ‘un deux CROI !’ et qui saute un tout petit peu. Elle qui prend son élan pour enjamber le trottoir. Elle qui dit ‘Nina tout seul’ pour tout. Elle qui veut ‘boi’ un ti cou’ et ‘manzé un gato’. Elle qui demande ‘enco un câlin mamon’.
Elle nous étonne chaque jour et nous fait rire.
Bientôt 2 ans, déjà …