Lundi matin, je me suis levée et j’ai reçu une bien triste nouvelle. Un de celles qui ne nous concernent pas directement mais qui nous touchent beaucoup.

Après les larmes, je me suis posée et j’ai pris le temps de regarder, de constater.

Je suis heureuse, nous sommes heureux, nous avons de la chance.

Parce que même si chez nous c’est petit et que parfois les cris l’emportent, nous sommes bien.

J’ai mis très longtemps à me détacher de mon père dont les problèmes ont été (trop) longtemps les miens, dont le mal-être déteignait sur moi, dont le caractère se reflétait sur moi de façon insupportable.

Je pensais qu’on ne pouvait pas être heureux plus de 15 minutes d’affilée.

Combien de soirées j’ai passé à la fenêtre à l’attendre, à m’angoisser. Combien de soirées j’ai passé l’oreille collée au sol de ma chambre pour essayer de comprendre ce qui n’allait pas. Combien de cris, combien de portes claquées, combien de pleurs ? Je n’ai jamais compté, c’était la routine …

Un jour je suis partie, cette séparation m’a angoissée dans les premiers temps mais jour après jour, mon enclume s’est allégée pour un jour partir pour de bon.

Aujourd’hui, je suis capable de répondre quand il m’appelle sans avoir la boule au ventre, et si je sens qu’il est mal, je suis capable de raccrocher et d’oublier aussi vite. Son mal n’est plus le mien, je m’en suis libérée.

Depuis peu, je me concentre sur ma vie et surtout sur mon rôle de mère, dans lequel j’ai eu du mal à rentrer. Mais ça y est, nous y sommes arrivés. Je dis nous parce que je ne suis pas seule. Il y a tous ces gens autour qui sans le savoir m’aident. Certaines personnes me sauvent quotidiennement sans s’en douter.

Je suis celle qui pose beaucoup de questions et qui prend note de toutes les réponses.

Parce que je veux bien faire, je veux que ma fille soit heureuse, maintenant et durant toute sa vie. Je ne veux pas qu’elle ait un souvenir amer de son adolescence comme moi j’ai pu avoir.

J’ai compris que ce qui la mettait en colère c’était moi, et j’ai changé.

J’ai compris que ce n’était pas la place qui nous manquait mais le dialogue.

J’ai compris que je n’étais pas condamnée à être comme mon père, j’ai compris que je pouvais être heureuse tous les jours.

J’ai compris parce qu’enfin, j’ai écouté.

Et je dois vous dire que depuis peu, je nage littéralement dans le bonheur. Les petits problèmes n’en sont plus, ce sont des évènements sans importance.

Alors voilà, les mauvaises nouvelles, ça nous aide à nous rendre compte de la chance qu’on a.

Moi j’ai de la chance, et je veux bien la partager avec toi.

nous