La nouvelle est tombée l’autre jour, j’étais chez ma mère.
Je me suis pesée, j’aurais pas dû. Et puis en fait si, j’ai bien fait. Le résultat ne m’a pas plu, j’ai fondu en larmes et j’ai trouvé l’inégalable réconfort des bras de ma mère. Elle m’a dit ce qu’il fallait que j’améliore, très gentiment avec toute la bienveillance dont elle est capable.
Une fois rentrée à la maison, j’ai balancé à la poubelle tous les M&M’s des environs et j’ai décidé qu’il était temps de sortir de mon hibernation.
Mais le lendemain matin, ça n’allait pas mieux. J’ai re-pleuré. Et puis le soir, j’ai retrouvé quelque chose.
Le tube de rouge à lèvres Chanel que ma chère amie m’avait offert pour mes 29 ans. J’en ai mis et là magie. Je me suis trouvée bien plus jolie.
Et j’ai eu un électrochoc.
Quand je serai réellement vieille et moche, je ne pourrais plus revenir en arrière, et je me morfondrai à juste titre.
J’ai décidé de me réconcilier avec moi-même, de m’écouter et de sérieusement me botter le cul.
Fini la voiture un peu trop souvent pour aller au boulot.
Fini le bus, j’avais oublié à quel point j’aimais marcher.
Quand je travaillais loin, je marchais beaucoup, toujours avec la musique à fond dans les oreilles. Et je me sentais tellement bien. J’avais besoin de ça pour bien démarrer ma journée. Je ne sais pas comment j’ai pu l’oublier.
Alors mes baskets et moi, on est devenues copines.
Je prends plaisir à mieux m’habiller, à laisser mes cheveux faire leur vie, à mettre du rouge et à maquiller mes yeux. Elle avait raison mon amie, je suis bien mieux comme ça.
J’en ai assez d’hiberner. C’est bon, ça suffit. Voilà 2 ans que je me suis complètement oubliée. Je suis presque en colère de l’avoir fait.
Je suis jeune, je suis heureuse, tellement que c’est indécent. J’ai un mari et une fille qui me font rire et je les aime à la folie ces deux-là, les deux fous, même si ils me rendent maboule trop souvent.
Alors oui, je suis loin de mon poids d’avant-grossesse, mais je m’en fiche. Je fais avec et je me bouge pour que ça aille un peu mieux.
J’ai repris la marche, j’ai découvert des nouvelles musiques, je marche, je ris et je suis nourrie de tout ça. On n’a pas faim quand on est heureux.
Je ne dors pas forcément mieux mais je suis heureuse de me lever.
Voilà ce qu’il me fallait : un rouge à lèvres, des baskets et de la musique très très fort.
